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Au chapitre 2 nous avons discuté de la signification de l’inspiration. Alors que nous approchons de la fin de cette section traitant des manuscrits hébraïques, nous devons revenir à un sujet apparenté. En 237 endroits sélectionnés, le comité de traduction de la Bible du monde nouveau a accordé une plus grande autorité aux 26 versions hébraïques plutôt qu’aux manuscrits grecs existants. Cela nous force à réévaluer ce que nous appellerons la limite de l’inspiration. Parce que l’inspiration inclut seulement certains écrits des Écritures, elle a conséquemment exclus tous les autres.
Le terme technique pour la limite de l’inspiration est canon.[1] Le canon des Écritures identifie les 73 livres comprenant les Écritures hébraïques et chrétiennes(66 chez les protestans ).[2] Dans ce chapitre nous emploierons les deux termes. Toutefois, nous emploierons généralement le terme limite de l’inspiration parce qu’il est plus descriptif pour ceux qui sont moins familiers avec le terme canon.
Le besoin de définir la limite de l’inspiration a été un exercice obligatoire pour les congrégations chrétiennes du premier siècle.[3] Tôt dans la congrégation chrétienne, l’étendue des écrits inspirés a été débattue. Marcion (né aux environs de l’an 100 de notre ère) a été le premier à publier une liste définitive d’écrits sacrés. Pour accommoder ses enseignements hérétiques, il a restreint sa pleine acceptation des Écritures aux épîtres de Paul. En faisant ainsi, il a exclu tous les livres des Écritures hébraïques et il a modifié les Évangiles pour qu’ils supportent ses propres enseignements.
À une période plus récente, les Évangiles gnostiques (tels que ceux trouvés en 1945 à Nag Hammadi en Égypte) ont été mis en circulation comme étant des guides faisant autorité pour la foi. (Ces écrits sont des traductions copies faites il y a 1500 ans environ à partir de manuscrits grecs datant de 350 à 400 de notre ère. Les premiers écrits gnostiques ont été probablement connus aussi anciennement qu’en l’an 120 à 150 de notre ère.)
À une époque plus récente, des hommes comme Joseph Smith, le fondateur de la religion mormone, ont présenté des écrits déclarant être les dernières révélations de la vérité inspirée par Dieu.
Il est toutefois impératif que chacun de nous en arrive à une ferme compréhension de la limite de l’inspiration. Nous devons savoir ce qu’est une Écriture inspirée. Nous devons aussi savoir ce qui est en dehors de la limite des écrits inspirés. Sur quelle base rejetons-nous les écrits de Joseph Smith, les Évangiles gnostiques ou même les anciens écrits non canoniques de la congrégation chrétienne comme ne faisant pas autorité ?
Considérations générales au sujet du
canon
L’Écriture en tant qu’ensemble--incluant les
Écritures hébraïques et les Écritures
chrétiennes--est identifiée par des pré-requis
établis. Une leçon d’introduction au canon des
Écritures dans ( Toute Écriture est inspirée de
Dieu -Étude numéro 4 - La Bible et son canon. 299-300.)
dit :[4]
« Établissement de la canonicité. Quelles sont quelques-unes des indications fournies par Dieu permettant d’établir la canonicité des 66 livres de la Bible ? D’abord, les documents doivent traiter des affaires de Jéhovah relatives à la terre, diriger les hommes vers son culte et susciter chez eux un profond respect pour son nom, pour ses œuvres et pour ses desseins à l’égard de la terre. Ils doivent produire les preuves de leur inspiration, autrement dit prouver qu’ils sont le fruit de l’esprit saint (2 Pierre 1:21). Ils ne doivent inciter ni à la superstition ni au culte de la créature, mais plutôt à l’amour et au service de Dieu. Rien, dans aucun des écrits, ne doit heurter l’harmonie intrinsèque de l’ouvrage tout entier ; bien au contraire, chaque livre doit, par son unité avec les autres, attester qu’il est l’œuvre d’un seul Auteur, Jéhovah Dieu. On attend également de tels écrits qu’ils fournissent la preuve de leur exactitude jusque dans les moindres détails .»
Pourtant, au delà de ces considérations générales, les Écritures chrétiennes dépendent quelque peu de critères différents de canonicité que ceux des Écritures hébraïques. Dans le cas des Écritures hébraïques, les écrits ont été produits sur une période de temps prolongée de Moïse aux rédacteurs post-exiliques. Quoique traitant des desseins de Dieu pour Israël, ces écrits viennent de nombreux arrangements contextuels incluant des pérégrinations dans le désert, entrant comme conquérant dans de nouvelles terres, une période incluant un royaume stable sous David et Salomon, les royaumes divisés de Juda et d’Israël, une période d’exil et un retour de cet exil. En comparaison, les Écritures chrétiennes sont un arrangement contextuel composé de trois périodes distinctes. La première période est le ministère de Jésus auprès de la nation juive (les Évangiles). La deuxième consigne la propagation du message du royaume dans le monde Gentil. (Cela inclut le compte-rendu historique des Actes et les épîtres en résultant.) La dernière période consiste en une prophétie future donnée dans le livre de l'Apocalypse. À l’exception de la portée future du livre de l'Apocalypse(révélation), les Écritures grecques chrétiennes sont confinées à une courte période de temps. L’ensemble des 27 livres a été écrit entre l’an 41 (Matthieu) et l’an 98 de notre ère (l’Évangile de Jean) par des auteurs qui ont vécu durant le ministère de Jésus. En conséquence, la limite de l’inspiration des Écritures grecques chrétiennes prend en compte autant les hommes qui ont écrit, que la date à laquelle les Écritures ont été complétées.
Les hommes qui ont écrit
Fondamentales à la canonicité des livres des
Écritures grecques chrétiennes sont les lettres de
créances des rédacteurs eux-mêmes. Il est
clairement compris que chaque rédacteur était, soit un
participant direct au ministère de Jésus, soit
était-il, à tout le moins, un contemporain des
événements et en contact direct avec ceux qui avaient
été des participants.
Matthieu, Jean, Jacques, Pierre et Jude ont été des participants directs, quoique ni Jacques ni Jude étaient parmi les 12 disciples. Nous ne sommes pas certains du rôle de Marc, même s’il est souvent suggéré qu’il se trouvait dans le jardin au cours de l’arrestation de Jésus :
« Lors de l’arrestation de Jésus à Gethsémané et de la fuite des apôtres, “ un certain jeune homme, portant un vêtement de fin lin sur son corps nu ”, le suivait de près. Quand la foule voulut s’emparer de lui aussi, “ il abandonna son vêtement de lin et s’enfuit, nu ”. On pense généralement que ce jeune homme était Marc. ». (Toute écriture, p.181 Livre de la Bible numéro 41 - Marc )
D’autre part, Luc, sans aucun doute, n’a pas été témoin du ministère public de Jésus, car il a probablement été élevé à Antioche. Toutefois, plus tard, il a été en contact direct avec des individus qui ont suivi Jésus de près. À la page (Insérer infos fr.) dit :
« Évidemment, Luc ne fut pas un témoin oculaire des événements rapportés dans son Évangile ; en effet, il n’appartenait pas au groupe des 12 et ne devint vraisemblablement croyant qu’après la mort de Jésus. Néanmoins, il était étroitement associé à Paul dans ses activités missionnaires » (Toute écriture, 187-8; Livre de la Bible numéro 42 - Luc)
Comme de raison, Paul était un contemporain des événements, mais il n’était certainement pas un sympathisant au cours des premières années de la congrégation chrétienne. Avant sa conversion, Paul (Saul) était l’ennemi le plus déterminé de la congrégation chrétienne. Pourtant, Paul décrit ainsi son apostolat en 1 Corinthiens 15 : 8, 9 : «mais, en tout dernier lieu, il m’est apparu à moi aussi, comme à quelqu’un qui est né avant terme. Car je suis le plus petit des apôtres, et je ne suis pas digne d’être appelé apôtre, parce que j’ai persécuté la congrégation de Dieu.»
Nous comprenons ainsi que la période de temps durant laquelle les Écritures chrétiennes inspirées ont été écrites, est confinée à la durée de la vie des apôtres. À la page 410 du livre Étude perspicaces des Écritures, les rédacteurs disent :
«Manifestement, les apôtres étaient accrédités par Dieu et attestèrent l’authenticité des écrits d’autres écrivains comme Luc et Jacques, le demi-frère de Jésus. Grâce à l’esprit saint, ils avaient “ le discernement des paroles inspirées ” qui leur permettait de savoir si ces écrits venaient de Dieu ou non (1Co 12:4, 10). À la mort de Jean, le dernier apôtre, cette succession fiable d’hommes divinement inspirés prit fin. Ainsi, avec la Révélation, l’Évangile et les lettres de Jean, le canon de la Bible fut clos. » (Étude Perspicace 1, p: 398 Canon)
Le canon des Écritures a été
complété
Dans la dernière phrase du matériel cité ci-haut,
nous voyons une autre caractéristique du canon des
Écritures grecques chrétiennes. Le canon a
été complété à la mort du dernier
apôtre. Les Écritures chrétiennes n’incluent
pas les écrits des hommes pieux du deuxième
siècle. Nous lisons :
«Vers la fin du IIe siècle, il ne faisait aucun doute que le canon des Écritures grecques chrétiennes était clos.» (Étude Perspicace t.1, p: 398 Canon)
Pour une discussion complète du canon, voir l’article «Canon» commençant à la page (397) de «Étude Perspicace» Particulièrement, voyez la section intitulée «Les Écritures grecques chrétiennes. ».
Donc, notre compréhension de la limite de l’inspiration nous conduit à une seule conclusion. Aucune information supplémentaire peut-elle être ajoutée à la révélation inspirée des Écritures grecques chrétiennes au delà de ce qui a été écrit par les rédacteurs chrétiens inspirés eux-mêmes. C’est la raison pour laquelle nous rejetons catégoriquement les écrits de Joseph Smith, des Évangiles gnostiques ou même des anciens et premiers écrits non canoniques de la congrégation chrétienne comme étant en dehors de la limite de l’inspiration.[5]
Nous devons être prudents, toutefois, qu’involontairement nous ne réouvrions pas le canon des Écritures en déclarant qu’il y a d’autres textes inspirés. Nous n’acceptons pas les révélations plus récentes des évangiles gnostiques ou des écrits cachés sur des tablettes en or venant de Dieu. Nous croyons que Dieu a fermé la porte aux additions des Écritures depuis les décès des auteurs apostoliques. Donc, nous devons être prudents de ne pas donner aux traductions hébraïques faites à partir du quatorzième siècle, le statut d’additions récentes au canon des Écritures chrétiennes. Nous devons accepter les manuscrits les plus anciens et les plus dignes de foi des Écritures grecques chrétiennes comme étant la meilleure représentation de l’Écriture inspirée que Jéhovah a donné à ses premiers disciples.[6]
Le sujet du canon traite de plus que simplement savoir quels livres doivent être inclus dans la Bible. Le canon inclut aussi chacune des parties du texte, incluant les mots eux-mêmes. Les traducteurs de la Traduction du monde nouveau ont manifesté leur compréhension de cette importante vérité lorsqu’ils ont eu à composer avec la problématique de certains textes des Écritures grecques chrétiennes, tels que le dernier chapitre de l’Évangile de Marc.[7] Ils ont très certainement identifié une addition apocryphe au Textus Receptus (version King James) en 1 Jean 5 : 7b qui dit : «le Père, la Parole et le Saint Esprit : et ces trois sont un.»[8] Le texte de Wescott et Hort ne comporte pas cette dernière partie du verset.
Également, le canon doit déterminer quels mots doivent être inclus dans un passage donné. C’est une question de limite de l’inspiration (ou canon), quand les traductions hébraïques faites à partir du quatorzième siècle, se voient accordées un statut d’inspiration plus grand que des textes grecs, crédibles et vérifiables, datant du deuxième au quatrième siècle de notre ère.[9]
À la recherche des Écritures grecques
inspirées par Dieu
De nos jours, il est de notre désir de posséder la
reproduction la plus exacte possible des écrits originaux
des auteurs chrétiens inspirés. Nous voulons que chacun
des mots dans notre texte grec soient exactement les mots que les
auteurs eux-mêmes ont employé. Spécifiquement,
dans chacun des 237 endroits là où la Traduction du
monde nouveau emploie Jéhovah dans sa traduction des
Écritures grecques chrétiennes, nous voulons savoir si
les auteurs originaux ont écrit
κύριος ou
יהוה. Or, puisque les écrits
originaux ont depuis longtemps été perdus, nous devons
résoudre cette question des copies de leurs écrits.
Les épîtres et les évangiles de plusieurs auteurs circulaient parmi les congrégations en croissance du premier siècle. Il y a eu de nombreux autres écrits que les 27 livres des Écritures grecques chrétiennes que nous acceptons aujourd’hui. Paul lui-même a écrit une lettre à Laodicée (Colossiens 4 : 16) qui n’est pas incluse dans le canon. Pourtant, parmi les nombreux écrits des deux premiers siècles, ce sont seulement les 27 «livres» qui se retrouvent également dans les Écritures grecques chrétiennes de la Traduction du monde nouveau qui ont été reconnus depuis deux millénaires comme étant la révélation écrite de Dieu.[10]
La limite de l’inspiration est la ligne de division entre les écrits que nous accepterons comme inspirés par Jéhovah et les écrits qui ne sont pas considérés comme ayant été écrits sous l’inspiration. D’autres anciens écrits chrétiens peuvent donner une idée des mots employés par les rédacteurs originaux. Par exemple, le premier épître de Clément peut donner de l’information valable concernant la formulation des Écritures de la Septante. Cependant, ces sources extra-bibliques ne peuvent jamais avoir une importance textuelle plus grande que les écrits canoniques eux-mêmes. Donc, une traduction hébraïque qui emploie le Tétragramme (יהוה) ne peut être utilisé pour changer le texte d’un manuscrit grec original. C’est particulièrement vrai en ce que nous pouvons déterminer que le Tétragramme n’a pas été employé dans les manuscrits grecs desquels n’importe quelle des versions hébraïques ont été traduites.[11]
L’illustration 5 indique le processus adopté par le comité de traduction de la Bible du monde nouveau pour insérer le Tétragramme (יהוה) dans les Écritures grecques chrétiennes. Pour faire ainsi, le comité cite 26 traductions hébraïques d’une époque considérablement récente. En employant cette méthode, la crédibilité des Écritures inspirées est sérieusement ébranlée en affirmant que de récentes versions hébraïques seraient une meilleure indication des intentions de l’auteur divin, que ne le sont les meilleurs manuscrits grecs préservés, copiés seulement un siècle après les écrits originaux.
Les auteurs inspirés par Dieu ont écrit un total de 27 Évangiles et épîtres. Ces écrits ont été complétés en l’an 98 de notre ère. |
Les premières congrégations chrétiennes attestent de l’inspiration de ces écrits par leur acceptation, obéissance et disposition à endurer la persécution pour leur préservation. |
Le canon des Écritures est établi par la reconnaissance générale des premières congrégations chrétiennes. Cette reconnaissance a été affirmée par les conciles ultérieurs et le canon ne peut pas être changé. |
---Décès du dernier des rédacteurs chrétiens inspirés.---
Après la fin du premier siècle, toutes les copies des écrits originaux étaient perdues. Avec comme résultat que des recherches érudites ultérieures sont conduites pour déterminer les mots précis écrits par les rédacteurs apostoliques. Aucun nouveau matériel est-il ajouté; l’unique objectif consiste à authentifier les écrits originaux. |
Il n’y a pas d’indication que יהוה ait été employé dans les écrits grecs originaux. Ce n’est qu’à partir du quatorzième siècle (et plus récemment) seulement qu’apparaissent des traductions hébraïques faites à partir de textes grecs qui emploient κύριος. C’est une violation du canon des Écritures que d’ajouter יהוה au texte inspiré. |
Illustration 5. Le canon des Écritures grecques chrétiennes et ses vérifications ultérieures.
Ne perdons pas de vue notre objectif
Nous partageons tous un profond attachement aux Écritures
inspirées de Dieu là où nous acceptons pleinement
la crédibilité absolue des écrits originaux des
auteurs chrétiens inspirés. Alors, nous devons
être prudents pour ne pas perdre de vue notre objectif. Nous
sommes fidèles aux écrits originaux, pas à de
simples traductions de ces écrits.
Les versions hébraïques, lesquelles constituent les références «J,» ne sont pas d’anciens textes apostoliques. Elles ne sont même pas des écrits d’anciennes congrégations chrétiennes hébraïques. Elles sont des traductions hébraïques récentes; un Évangile de Matthieu était disponible aussi anciennement qu’en l’an 1385;[12] les autres ont été publiées à partir de 1537 ou plus récemment, et à partir des textes grecs d’Érasme et du Textus Receptus.[13]
Les versions hébraïques ne sont pas des sources canoniques de vérification pour les écrits inspirés originaux des rédacteurs apostoliques. Elles sont simplement des traductions récentes d’un texte grec connu.
Le poids de la preuve
L’illustration ci-dessus est un résumé de notre
discussion précédente du texte des Écritures
grecques originales, leur transmission tout au long de deux
millénaires, et notre croyance à l’inspiration
divine.
C’est l’objectif de ce livre de se pencher sur les preuves textuelles et historiques de la présence du Tétragramme dans les Écritures grecques chrétiennes. Dans toute la mesure du possible, chacun d’entre nous s’éloigne de ses positions théologiques et revient à une simple évaluation du texte lui-même. Il ne doit jamais être notre objectif de forcer les Écritures à dire ce que nous voulons qu’elles disent. Nous devons permettre à l’auteur divin de dire ce qu’il voulait dire par l’intermédiaire des rédacteurs originaux inspirés.
Nous devons évaluer objectivement la preuve pour chaque mot grec original dans les 237 endroits, là où la Traduction du monde nouveau nous fait lire Jéhovah dans les Écritures grecques chrétiennes. Notre conclusion finale doit être basée sur une corroboration d’informations textuelles et historiques.
Clairement, les 26 références «J», c’est-à-dire les versions hébraïques, écrivent le Tétragramme. Cependant, nous devons alors continuer à chercher la source des textes originaux employés par les traducteurs hébreux. Avec la possible exception du Matthieu de Shem-Tob et les versions hébraïques provenant de cette source, nous devons accepter l’affirmation du comité de traduction de la Bible du monde nouveau à savoir que toutes les autres versions hébraïques sont des traductions du texte grec lui-même.[14]
Comme nous l’avons vu précédemment, les rédacteurs de «Les témoins de Jéhovah prédicateurs du royaume de Dieu»,[15] considèrent que le texte grec de la KIT est une reproduction digne de foi des écrits grecs des rédacteurs inspirés. À partir de cette traduction interlinéaire nous pouvons trouver autant la preuve ancienne de la présence du mot grec Kurios, qu’un ensemble complet d’informations décrivant les versions hébraïques, leurs dates récentes de publication et leurs sources textuelles en ce qui concerne leurs traductions.
À partir de ces informations, chacun de nous doit en arriver à une conclusion personnelle concernant la présence du Tétragramme dans les écrits des Écritures grecques chrétiennes. À la lumière de notre solide croyance en l’inspiration des Écritures, nous devons nous objecter vigoureusement à quelques affirmations modifiant la Parole de Jéhovah, simplement parce que certaines versions hébraïques emploient le Tétragramme quand elles traduisent Kurios d’un texte grec connu. Le fait d’accepter que des traductions hébraïques aient une plus grande autorité que les meilleurs manuscrits grecs préservés, desquels elles ont été traduites, vient enfreindre notre compréhension du canon des Écritures grecques chrétiennes.
En terminant ce chapitre sur la limite de l’inspiration, nous voilà aux prises avec une question renversante. Avec tous les soins que Jéhovah a mis en œuvre à la production et à la préservation de ses Écritures inspirées, est-ce raisonnable de penser qu’il ait permis l’écriture du Tétragramme dans les Écritures grecques chrétiennes — et l’importante vérité qu’il communique — et que cette écriture ait été entièrement perdue, enlevée de tous les manuscrits grecs existants? Est-ce que la présence du Tétragramme a été perdue à un point tel et si complètement que celui-ci puisse seulement se trouver dans des traductions hébraïques faites depuis l’an 1385 ?
Résumé du chapitre
L’importance des Écritures est directement attribuable à son affirmation d’avoir été inspirée par Dieu. Nous obéissons aux Écritures parce qu’elles viennent de Dieu, non pas à cause de leurs qualités littéraires ou historiques. Pour que l’inspiration ait quelque signification dans son application, elle doit avoir une limite. Cette limite permet d’identifier ces écrits qui sont à l’intérieur des frontières de l’inspiration (et qu’ainsi ils se qualifient comme étant la Parole de Dieu) en opposition à ces écrits qui sont à l’extérieur de ces frontières (et qu’ainsi ils ne peuvent pas affirmer être d’une quelconque autorité comme étant inspirés). Notre emploi du terme limite de l’inspiration est synonyme avec le terme plus technique canon.
1. La limite de l’inspiration, plus techniquement connue par le canon des Écritures, est la ligne de démarcation entre les écrits que nous accepterons comme étant inspirés par Jéhovah et les écrits qui n’ont pas été écrits sous inspiration.
2. La limite de l’inspiration inclut seulement ces écrits qui sont directement attribuables aux rédacteurs apostoliques. Les révélations ou les manuscrits plus récents de quelque sorte doivent être exclus.
3. L’objectif de chacun des lecteurs chrétiens des Écritures est de posséder une reproduction des Écritures grecques chrétiennes qui est, dans toute la mesure possible, aussi fidèle à la formulation des rédacteurs originaux. Chacun des lecteurs a besoin de savoir si les auteurs originaux ont écrit Kurios (κύριος) ou le Tétragramme (יהוה) dans les 237 endroits où la Traduction du monde nouveau insère le nom divin Jéhovah.
4.Le fait d’accepter que des traductions hébraïques plus récentes aient une plus grande autorité que les meilleurs manuscrits grecs préservés, desquels elles ont été traduites, vient enfreindre notre compréhension du canon des Écritures grecques chrétiennes.
Notes
[1] Le mot canon vient du latin kanon, qui fait référence à un étalon de mesure. L’idée en français est la règle ou la norme par laquelle quelque chose est mesuré. Spécifiquement, le canon biblique en est venu à vouloir dire le catalogue des livres inspirés employés comme règle ou modèle pour la foi, la doctrine et la conduite. (Auxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible, Bible p . 205) Le mot canon, tel qu’employé ici, est la liste des livres acceptés comme Écritures inspirées.
[2] Ce ne sont pas tous les groupes au sein du christianisme qui reconnaissent le même canon. L’Église Protestante retranchent les «deutérocanoniques» à leurs canons des Écritures hébraïques contrairement aux Églises Catholique et Orthodoxe. Cependant, un canon des Écritures grecques chrétiennes composé de 27 livres, tel que nous le trouvons dans la Traduction du monde nouveau, est reconnu universellement par la plupart des groupes chrétiens.
[3] Durant la persécution de la congrégation chrétienne par Rome à la fin du premier siècle, c’était un crime sérieux de posséder, soit des Écritures hébraïques, soit des Écritures chrétiennes. (La possession de rouleaux cachés pouvait résulter en la peine de mort.) Avec comme résultat qu’il était devenu important pour les croyants de la fin du premier siècle de déterminer quels écrits devaient être protégés, écrits pour lesquels ils étaient disposés à risquer leurs vies. Une ruse était occasionnellement employée pour tromper les autorités romaines. Les premiers chrétiens pouvaient renoncer à un rouleau, qui n’était pas considéré comme une Écriture (tel que le Pasteur d’Hermas ou l’Épître de Clément), en le remettant aux autorités pour qu’il soit détruit, dans le but de protéger un Évangile ou une épître inspirée. Ainsi, cette ancienne persécution a contribué à la reconnaissance du canon.
[4] Le lecteur devrait revoir le chapitre entier de « Toute Écriture est inspirée » Étude 4 —La Bible et son Canon.
[5] Il y a plusieurs raisons à savoir pourquoi nous rejetons les écrits de Joseph Smith et les évangiles gnostiques. Parmi celles-ci il y a leur manque d’harmonie (accord) avec le contenu des 73 livres canoniques. D’autre part, l’Évangile de Clément est rejeté comme non canonique même si le contenu est en accord avec les Écritures dans leur ensemble.
[6] Comme de raison, nous devons permettre l’examen minutieux de la preuve textuelle telle que décrite dans le deuxième chapitre.
[7] Regardez attentivement en Marc chapitre 16 dans la Traduction du monde nouveau avec notes et références (1995), page 1305. Les traducteurs donnent le support textuel pour chacune des deux conclusions. Le lecteur peut apprécier autant la nécessité et la difficulté de traiter avec des questions textuelles.
[8] Cette addition donne une illustration intéressante de l’erreur intentionnelle dans le texte grec. Bien que l’erreur ait été introduite dans le texte grec à une date très récente (autour de l’an 1520), le changement a été si important pour les adeptes de cette formulation qu’un copiste a reproduit toutes les Écritures chrétiennes dans le but de semer cette erreur. Érasme ne croyait pas que ce texte était correct, mais tel que promis, il inclut les mots ajoutés dans son édition de 1522 des Écritures chrétiennes. Néanmoins, il inclut une longue note exprimant sa réserve concernant son authenticité. Après plus de recherches, Érasme a retiré ces mots de ses éditions ultérieures du texte grec. Aujourd’hui, l’erreur est passablement facile à trouver dans une famille particulière de versions latines. Elle se trouve dans seulement quatre manuscrits grecs et apparaît dans aucune version anglaise autre que celle de la tradition King James. (Voir, Metzger, The Text of the New Testament, p. 101. Pour une confirmation voir aussi (Insérer infos fr.)
[9] Généralement parlant, autant les passages que les mots relèvent du domaine de la critique textuelle, plutôt que de celui du canon. Toutefois, dans ce chapitre nous les identifions comme des éléments reliés au canon, parce que la question s’étend à savoir jusqu’à quels anciens textes devraient être reconnus comme inspirés à cause de leur emploi unique du Tétragramme. Le précédent consistant à accepter une formulation isolée dans des traductions hébraïques, comme étant de plus grande autorité que les textes grecs, desquels elles ont été traduites, présente un problème unique et complexe au sein, autant de la critique textuelle que du canon des Écritures.
[10] Comme de raison, nous incluons les Écritures hébraïques dans ces écrits que nous acceptons comme canoniques. Toutefois, ce chapitre se penche seulement sur les Écritures grecques chrétiennes.
[11] Voir l’Appendice E pour le texte grec employé pour les anciennes traductions hébraïques.
[12] Tel que nous l’avons vu au chapitre 5, celui-ci peut être une recension d’un ancien Évangile écrit par Matthieu en hébreu.
[13] Le texte grec d’Érasme était généralement favorisé à cette époque, pourtant d’autres textes semblables reflétant les éditions d’Érasme, étaient aussi disponibles. Dans le commentaire ci-dessus, nous avons recours autant au texte grec d’Érasme qu’au Textus Receptus comme termes généraux plutôt que d’essayer de donner des sources d’identifications précises.
[14] À la page 78, vous trouverez les versions hébraïques qui ont été traduites du texte grec.
[15] Voir le chapitre 27 «Impression et diffusion de la Parole sacrée de Dieu» du livre «Proclamateurs». Pour une description de la Kingdom Interlinear Translation, référez-vous à la page 610 du même livre.