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L’étude de George Howard

Appendice D

La Société Watch Tower se fît grandement sur une étude de George Howard [1] qui supporte la présence du Tétragramme [2] dans les Écritures grecques chrétiennes. Il serait utile pour les lecteurs intéressés d’évaluer le manuscrit en entier. Toutefois, sa longueur ne permet pas de le reproduire dans cet appendice. (Des copies sont disponibles auprès de la Watch Tower Bible and Tract Society, Brooklyn, NY.) Donc, seules les citations pertinentes et des résumés de l’étude seront donnés ici. Là où il est nécessaire, les mots hébreux et grecs sont traduits entre crochets ajoutés au texte de Howard. Dans le paragraphe d’introduction, George Howard dit :

«Des découvertes récentes en Égypte et dans le désert de Juda nous permettent de voir de première main l’emploi du nom de Dieu au temps pré-chrétien. Ces découvertes sont importantes pour les études du NT [3] en ce qu’elles établissent une analogie littéraire avec les documents chrétiens les plus anciens et peuvent peut-être expliquer comment les auteurs du NT utilisaient le nom divin. Dans les pages qui suivent, nous avancerons la théorie que le nom divin, HWHY (et possiblement des abréviations du nom), se trouvait écrit à l’origine dans les citations du NT tirées de l’AT et dans les allusions qu’on y faisait et qu’avec le temps le nom a été remplacé par le substitut k ?”? [Seigneur].[4] Cette suppression du Tétragramme, de notre point de vue, a créé une confusion dans les esprits des premiers chrétiens Gentils au sujet de la relation entre «Seigneur Dieu» et «Seigneur Christ,» laquelle se reflète dans la tradition des MS du NT eux-mêmes. Dans le but de soutenir cette théorie, nous décrirons les évidences significatives pré-chrétiennes et post néo-testamentaires pour l’emploi du nom divin dans les documents écrits et nous explorerons ses implications pour le NT. »

Observations : Il est important que les lecteurs comprennent la portée de l’étude de Howard.

  1. La base textuelle de l’étude est l’emploi du nom de Dieu à l’époque pré-chrétienne. C’est-à-dire, l’étude de Howard examine seulement les manuscrits des Écritures hébraïques. (Comme nous le verrons, tous ses exemples textuels sont tirés de la version de la Septante [LXX], laquelle constitue les Écritures hébraïques traduites en grec. La version de la Septante n’inclut pas les Écritures grecques chrétiennes.)

  2. L’étude de Howard ne traite pas des 237 références Jéhovah se trouvant dans la Traduction du monde nouveau. Howard dit plutôt que : «… [il avancera] une théorie [voulant] que le nom divin se trouvait écrit à l’origine dans les citations du NT tirées de l’AT et dans les allusions qu’on y faisait.» C’est-à-dire que la théorie de Howard se préoccupe seulement des 112 [5] citations directes et indirectes des Écritures hébraïques.

Les sections une et deux de l’étude de Howard
Dans la première section de son étude, Howard évalue l’emploi du Tétragramme dans de nombreuses Écritures hébraïques et sources extra-bibliques. Le contenu de ce matériel peut être mieux compris en citant partiellement le propre résumé de Howard à propos de cette section :

« Avant d’entrer dans l’époque post néo-testamentaire, un bref résumé des données que nous avons rassemblées serait utile.

(1) Dans les MSS grecs de l’AT de l’époque pré chrétienne, le nom divin apparaît normalement sous la forme ?????? [Seigneur], comme il le fait dans les grands codex chrétiens de la Septante connus aujourd’hui, mais soit sous la forme du Tétragramme hébreu (écrit en lettres araméennes ou paléo-hébraïques), soit sous la forme translittérée de ??O [IAO].

(2) Dans les documents hébraïques du désert de Juda, le Tétragramme apparaît dans des copies de la Bible, dans des citations de la Bible et dans des passages bibliques typiques… et dans des paraphrases bibliques.

(3) Le mot le plus habituellement employé pour Dieu dans les documents hébreux non bibliques du désert de Juda est ?? [Dieu] (ou ????? [Dieu]). Dans les commentaires de Qumram le Tétragramme apparaît régulièrement en lemma-citations des Écritures; dans le commentaire qui suit sur le texte, le mot ?? [Dieu] est employé comme une référence secondaire à Dieu.

(4) Il y a certaines évidences des documents hébreux du désert de Juda que le mot ???? [mon Seigneur] était prononcé où le Tétragramme apparaissait dans le texte biblique.

(5) Il y a deux abréviations inhabituelles pour le nom de Dieu qui apparaissent dans les rouleaux du désert de Juda : une est l’emploi de quatre ou cinq points; l’autre est l’emploi du pronom hébreu ??? [il].

(6) Quoiqu’il soit improbable que Philon s’écartait de l’habitude d’écrire le Tétragramme lorsqu’il citait les Écritures, il est vraisemblable qu’il utilisait le mot ?????? [Seigneur] lorsqu’il faisait une référence secondaire au nom divin dans son exposé.

Peut-être que l’observation la plus significative que nous pouvons tirer de ce modèle d’emploi varié du nom divin est que le tétragramme était considéré comme étant très sacré. On pouvait soit l’employer ou soit employer un substitut pour celui-ci dans le matériel non biblique dépendamment du goût personnel de quelqu’un. Mais en copiant le texte biblique lui-même, le Tétragramme était soigneusement gardé. Cette protection du tétragramme fut étendue même à la traduction grecque du texte biblique. »

Dans la deuxième partie de son étude, Howard se penche brièvement sur la question du nom de Dieu dans l’utilisation chrétienne de la Septante (l’utilisation de la Septante par les congrégations chrétiennes au premier et deuxième siècle de notre ère).

Ce matériel de George Howard est donné dans le but de montrer aux lecteurs l’information employée par la Société Watch Tower en guise de support pour son enseignement, à savoir que le Tétragramme était employé dans les Écritures grecques chrétiennes. Il n’est pas notre intention de nous engager dans une étude du Tétragramme dans la Septante. Les lecteurs pourront revoir ce sujet ailleurs dans ce livre.

En ce qui concerne le nom de Dieu dans les écrits chrétiens, Howard dit :

« Quand nous en venons aux copies chrétiennes de la LXX, nous sommes immédiatement frappés par l’absence du Tétragramme et de son remplacement presque universel par ?????? [Seigneur]. Cela veut dire que, en quelque part entre le commencement du mouvement chrétien et les plus anciennes copies de la LXX chrétienne, un changement a eu lieu. À savoir quand le changement a eu lieu, il est impossible de le dater avec certitude. Mais jusqu’au moment où nous en arrivons aux codex chrétiens de la LXX, le Tétragramme ne se voit plus. À la place il y a les mots ?????? [Seigneur] et occasionnellement ?e?? [Dieu], qui se voient pour le nom divin et qui sont abrégés comme suit, k?”? et q?”?.

Selon toute probabilité, le Tétragramme de la LXX chrétienne a commencé à être remplacé avec les mots contractés k?”? et q?”? au moins au commencement du deuxième siècle. Pour nos objectifs, le point qui est le plus important est que les mêmes mots abrégés apparaissent aussi dans les plus anciennes copies du NT. Ces abréviations, comme nous l’avancerons, sont importantes pour la compréhension de l’emploi du nom de Dieu dans le Nouveau Testament.

De tout ce qui précède, nous savons que le Tétragramme était le mot le plus sacré de la religion hébraïque. Nous savons pertinemment que les Juifs parlant le grec continuaient d’écrire ???? dans leurs Écritures grecques. De plus, il est fort invraisemblable que les premiers Juifs chrétiens conservateurs parlant le grec s’écartaient de cette pratique.

Il est beaucoup plus vraisemblable que les k?”? et q?”? contractés remontent aux chrétiens Gentils qui n’avaient pas le support traditionnel pour retenir l’emploi du Tétragramme dans leurs copies de la Bible. »

Observations : Les lecteurs devraient être conscients que :

  1. Dans tous les cas où Howard se réfère aux manuscrits des Écritures contenant le Tétragramme, la portion de l’Écriture est celle des Écritures hébraïques. La Septante (que Howard identifie comme étant la LXX) constitue les Écritures hébraïques qui ont été traduites en grec approximativement en l’an 280 avant notre ère. Comme nous l’avons démontré historiquement et textuellement tout au long de ce livre, aucun manuscrit des Écritures grecques chrétiennes contient le Tétragramme.

  2. Les «manuscrits du désert de Juda» sont les documents des grottes palestiniennes trouvés en 1947 que nous connaissons comme étant les rouleaux de la mer Morte. L’établissement de Qumram, où les rouleaux ont été trouvés, était une communauté israélite (par opposition à une communauté Gentille) qui comprenait religieusement et culturellement la signification du Tétragramme. Il peut être vérifié que certains manuscrits de la Septante de la Palestine et des établissements juifs en Égypte employaient le Tétragramme plutôt que le mot grec ?????? [Seigneur]. C’est-à-dire que le Tétragramme était souvent inséré dans les Écritures hébraïques pour le besoin des lecteurs juifs. Pour les lecteurs Gentils, toutefois, le nom de Dieu était traduit du mot hébreu ???? au mot grec ?????? [Seigneur].[6]

  3. Dans les manuscrits des Écritures hébraïques (Septante), les substituts (abréviations) k?”? et q?”? remplaçaient les mots ?????? [Seigneur] et ?e?? [Dieu], tôt dans l’ère chrétienne.

Le matériel historique et textuel présenté dans ce livre est généralement d’accord avec les conclusions de Howard dans ses deux premières sections. Quoique notre livre ne traite pas de la Septante avec grand détail, il n’y a pas de désaccord apparent avec Howard sur ce point. Cependant, les lecteurs doivent réaliser que le sujet du commentaire de Howard se porte sur les manuscrits des Écritures hébraïques qui sont traduites en langue grecque. Dans ses deux premières sections, Howard ne parle pas des manuscrits des Écritures grecques chrétiennes qui sont le sujet de notre livre.

La section concluant l’étude de Howard
La dernière (et brève) portion de l’étude de Howard se penche sur les Écritures grecques chrétiennes. Nous citerons amplement cette portion pour que le lecteur soit en mesure de mieux comprendre ce que Howard dit. (Nous avons souligné certaines phrases pour faire ressortir le degré de probabilité que Howard introduit.)

« Lorsque nous en venons au NT, il y a de bonnes raisons de croire qu’un modèle similaire a évolué. Puisque le Tétragramme était toujours écrit dans les copies de la Bible grecque qui constituait les Écritures de l’église naissante, il est raisonnable de croire que les rédacteurs du NT, lorsqu’ils citaient les Écritures, ont préservé le Tétragramme dans le texte biblique. Au sujet de l’analogie de la pratique juive pré-chrétienne, nous pouvons imaginer que le texte du NT incorporait le Tétragramme dans les citations de l’AT et que les mots kuvrio” [Seigneur] et qeov” [Dieu] étaient employés quand étaient faites des références à Dieu dans les commentaires qui étaient basés sur les citations. Le Tétragramme dans ces citations serait, comme de raison, resté aussi longtemps qu’il a continué à être utilisé dans les copies chrétiennes de la LXX. Mais lorsqu’il fut enlevé de l’AT grec, il fut aussi enlevé des citations de l’AT dans le NT. Donc autour du commencement du deuxième siècle l’emploi de substituts doit avoir exclus le Tétragramme dans les deux Testaments. Avant longtemps, le nom divin s’est trouvé entièrement perdu pour l’église gentille, excepté dans la mesure qu’il se manifestait par les substituts abrégés ou que les érudits s’en souvenaient occasionnellement.

La suppression du Tétragramme dans le NT de l’église gentille affecta évidemment l’apparence du texte du NT et sans doute cela a influencé la perspective théologique du christianisme gentil du deuxième siècle; jusqu’à quel point, nous ne le saurons jamais. Mais, si nous permettons à notre imagination de comparer les citations originales de l’AT dans le NT avec la façon qu’elles apparaissent après que le Tétragramme eut été enlevé, nous pouvons imaginer que le changement théologique a été significatif. Dans de nombreux passages où les personnes de Dieu et Christ étaient clairement reconnaissables, le retrait du Tétragramme doit avoir créé une ambiguïté considérable.

Il est intéressant de noter que la confusion qui a émergé de tels passages au deuxième siècle est reflétée dans la tradition des MS du NT. Un grand nombre de variations dans la tradition des MS du NT implique les mots qeov” [Dieu], kuvrio” [Seigneur], jIhsou’” [Jésus], Cristo” [Christ], uiJov” [fils] et des combinaisons de ceux-ci. La théorie que nous suggérons pour expliquer l’origine de plusieurs de ces variations (quoique, comme de raison, pas toutes) est que la suppression du Tétragramme des citations de l’AT dans le NT a créé une confusion dans les esprits des scribes à savoir à quelle personne il était fait référence dans la discussion entourant la citation. Une fois que la confusion eut été causée par le changement du nom divin dans les citations, la même confusion s’est étendue à d’autres parties du NT où ne se trouvaient pas du tout de telles citations. En d’autres mots, une fois que les noms de Dieu et de Christ ont été confondus dans le voisinage des citations, les noms ont généralement été confondus ailleurs.

Les exemples qui suivent illustrent la confusion des scribes au sujet des personnages divins dans le domaine des citations. [Ici, Howard inclut une brève discussion à propos de Romains 10 : 16, 17; 14 : 10, 11; 1 Corinthiens 2 : 16; 1 Pierre 3 : 14, 15; 1 Corinthiens 10 : 9 et Jude 5. Howard suppose que le Tétragramme peut avoir été employé dans ces versets. Cependant, en aucun cas donne-t-il quelque preuve textuelle supportant la présence du Tétragramme dans quelques manuscrits anciens des Écritures grecques chrétiennes.] »

(2) Observations en guise de conclusion. Les exemples ci-dessus sont, comme de raison, seulement de nature exploratoire et ils sont mis de l’avant ici par souci d’énonciation. Néanmoins, l’évidence est suffisamment forte pour suggérer que la thèse de ce document est vraiment possible. Nous nous sommes retenus de tirer de trop nombreuses conclusions à cause de la nature révolutionnaire de la thèse. Plutôt que d’affirmer maintenant des conclusions d’une manière positive il semble préférable de seulement soulever certaines questions qui suggèrent un besoin pour de plus amples explications.

(a) Si le Tétragramme était employé dans le NT, jusqu’à quel point a-t-il été employé? A-t-il été confiné aux citations de l’AT et aux allusions paraphrasées, ou a-t-il été employé dans des phrases traditionnelles, telles que «la parole de Dieu/Seigneur» (voir les variantes en Actes 6 : 7; 8 : 25; 12 : 24; 13 : 5; 13 : 44, 48; 14 : 25; 16 : 6, 32) «aux jours du Seigneur» (cf. variantes en 1 Corinthiens 5 : 5), «par la volonté de Dieu» (cf. variantes en Romains 15 : 32)? Était-il aussi employé dans les narrations dans le style de l’AT telles que nous en trouvons dans les deux premiers chapitres de Luc?

(b) Le pronom à la troisième personne du singulier a-t-il jamais été employé dans le NT comme un substitut de «Dieu» ? La citation de Isaïe 40 : 3 en Marc 1 : 3; Matthieu 3 : 3; Luc 3 : 4 se termine par euvqeiva « poieivte trivbou » au;tou’ [rendez droits ses sentiers]. Au;tou’ [ses (ou de lui)] veut dire wnyhlal [notre Dieu] dans le MT et tou’qeou’ hvmwn [notre Dieu (ou : le Dieu de nous)] dans la majorité des MSS de la LXX. Le fait qu’en IQS 8 : 13 le pronom allongé ahawh [de lui] est employé dans une référence à cette phrase précise suggérant que au;tou’ [de lui] est possiblement une abréviation dans les synoptiques.

(c) À quel point a été grand l’impact de la suppression du Tétragramme dans le NT? Est-ce que ce sont seulement ces passages dans lesquelles Dieu et Christ étaient confondus par l’ambiguïté du contexte immédiat; ou y a-t-il d’autres passages ainsi affectés dans lesquelles se reflète une faible christologie même après le changement, pour être plus tard altérés pour refléter une forte christologie? Est-ce qu’une telle restructuration du texte a donné lieu à des controverses christologiques ultérieures dans l’église, et les passages du NT impliqués dans ces controverses étaient-ils identiques avec celles de l’époque du NT qui n’ont apparemment pas du tout créé de problème?

(d) Quel rôle l’hérésie a-t-elle joué dans la formation du texte du NT ? Est-ce que la suppression du Tétragramme a joué un rôle dans la division entre les Ébionites et l’église gentille; et s’il en a été ainsi, est-ce que le mouvement ébionite a amené l’église gentille à restructurer encore plus son NT vers une plus forte christologie?

(e) Quelles sont les implications de l’emploi du nom divin pour les actuelles études christologiques? Est-ce que ces études sont basées sur le texte du NT tel qu’il était au premier siècle, ou sont-elles basées sur un texte altéré, lequel représente une époque dans l’église où la différence entre Dieu et Christ était confondue dans le texte et qu’elle troublait les esprits des hommes d’église? Se pourrait-il que les scénarios actuels de la christologie du NT soient des descriptions de la théologie du deuxième et du troisième siècle et non pas celles du premier?

Observations : Les lecteurs doivent porter une attention particulière à la formulation et au contenu de la portion de l’étude de Howard traitant des Écritures grecques chrétiennes (Nouveau Testament).

  1. Dans les premières sections, les lecteurs se sont vus offrir des évidences textuelles vérifiables du Tétragramme dans des manuscrits connus de la Septante (LXX). Sans une attention minutieuse, les lecteurs pourraient être conduits à supposer que le changement de centre d’intérêt vers les Écritures grecques chrétiennes dans l’étude de Howard contient aussi des évidences textuelles pour l’emploi du Tétragramme. Cela est loin d’être vrai. Une lecture attentive de cette portion indiquera qu’aucune citation d’un seul exemple des Écritures grecques chrétiennes employant le Tétragramme est-elle donnée.

  2. Les lecteurs devraient aussi noter que, en l’absence de preuve textuelle, l’entière prémisse pour la discussion de l’emploi du Tétragramme dans les Écritures grecques chrétiennes est basée sur des phrases telles que «… il y a de bonnes raisons de croire…,» «… nous pouvons imaginer que…,» «… l’emploi de substituts doit avoir exclus…,» «…jusqu’à quel point nous ne le saurons jamais…,» «…si nous permettons à notre imagination de comparer…,» et, «… nous pouvons imaginer que…» Ces déclarations peuvent être difficilement interprétées comme des affirmations d’évidence empirique.

  3. Howard suggère que la confusion du Tétragramme dans la Septante (les Écritures hébraïques) du deuxième siècle est alors transférée aux scribes faisant des copies des Écritures grecques chrétiennes. C’est une investigation légitime à poursuivre. Cependant, comme nous l’avons vu dans notre livre, cette question doit obtenir une réponse avec un examen des preuves historiques et textuelles. Les manuscrits les plus anciens existant toujours, plutôt qu’une conjecture, doivent établir la formulation de tous les passages des Écritures grecques.

  4. Finalement, les lecteurs doivent être conscients que la conclusion de Howard ne donne pas un résumé déclaré des preuves textuelles pour le Tétragramme. Les observations, en guise de conclusion, consistent simplement en cinq questions. Elles sont, en fait, des questions pertinentes. Mais il doit leur être répondu avec des preuves provenant de manuscrits grecs anciens connus des Écritures grecques chrétiennes. En l’absence de telles preuves, elles demeurent simplement des questions spéculatives.

Conclusion : Il n’est pas de notre intention d’abaisser la recherche faite par George Howard. Son ouvrage évalue des données pertinentes nécessaires pour l’étude de la présence du Tétragramme dans les Écritures grecques chrétiennes. Néanmoins, il est nécessaire que nous notions minutieusement les limites de la preuve dans son étude. (Selon toutes probabilité, notre point de vue à l’égard de son ouvrage est plus fortement conditionné par l’interprétation de celui-ci par la Société Watch Tower plus que par une étude attentive du matériel lui-même.) La preuve requise, laquelle portera beaucoup plus sur l’étude de George Howard, est la même preuve que nous devons utiliser dans notre propre étude. Dans tous les cas, la vérification de l’emploi présumé du Tétragramme dans les Écritures grecques chrétiennes doit être solidement fondée sur des preuves historiques et textuelles, pas sur la présomption ou des allusions au texte de la Septante. En résumé :

  1. Aucune preuve textuelle est donnée là où des manuscrits des Écritures grecques chrétiennes emploient le Tétragramme.

  2. Les passages employés par Howard, lorsqu’il suppose l’emploi du Tétragramme dans les Écritures grecques chrétiennes, sont des versets qui font des allusions à des citations des Écritures hébraïques. Bien que le recours à ces versets méritent d’être étudiés, il laisse complètement sans réponse l’à-propos du choix de Jéhovah dans la majorité des 237 références dans la Traduction du monde nouveau, références qui n’ont pas de source directe dans les Écritures hébraïques. Même si la preuve textuelle pour le Tétragramme dans les versets cités des Écritures hébraïques peut être établie, aucun transfert de cette prémisse peut être effectué vers des versets tels que Révélation 1 : 8; 4 : 8 et 11, 11 : 17; 16 : 7; 18 : 8; 19 : 6; 21 : 22; 22 : 5 et 22 : 6, qui ne font aucunement allusion aux Écritures hébraïques. Ces versets font tous référence à ?????? [Seigneur] comme étant Dieu et dans la plupart des cas ils identifient plus avant ?????? [Seigneur] comme étant le Tout-Puissant.

  3. Dans son étude, Howard introduit une ambiguïté au sujet du Tétragramme, ambiguité qui est souvent partagée par les publications de la Watch Tower. Une discussion commencera souvent avec des références au Tétragramme dans la Septante et alors elle sera étendue comme si les Écritures grecques chrétiennes étaient le même document. La Septante et les Écritures grecques chrétiennes sont séparées par quelques 300 ans et elle représentent des traditions manuscrites distinctement séparées. Ce qui peut être correctement dit de l’un n’est pas nécessairement vrai de l’autre, malgré l’emploi de la Septante au cours de l’époque de la congrégation chrétienne primitive. De même manière, une discussion des citations des Écritures hébraïques est souvent confondue avec les autres références Jéhovah dans la Traduction du monde nouveau. Un énoncé peut être fait de manière appropriée concernant l’emploi d’une citation des Écritures hébraïques par un rédacteur original, lequel emploie le nom divin, alors qu’un prolongement de cet énoncé aux autres 237 références Jéhovah peut s’avérer être inadéquat. Les lecteurs doivent soigneusement séparer la Septante et les Écritures grecques chrétiennes. Les lecteurs doivent également faire une distinction entre un passage qui provient des (et cite les) Écritures hébraïques et d’une déclaration étant faite par un rédacteur des Écritures chrétiennes dans laquelle il n’y a pas de source de citation.

  4. Howard conclut avec une série de questions, dont deux sont ici de grande importance pour nous :

    «Si le Tétragramme a été employé dans le NT, jusqu’à quel point a-t-il été employé ?» C’est une question d’intérêt primordial pour quiconque s’adonne à la lecture des Écritures grecques chrétiennes. Notre compréhension de Jéhovah et du Seigneur Jésus sera grandement influencée par la réponse. Cette dernière est si importante que nous nous attendrions à ce que l’Auteur divin donne une plus grande évidence dans l’intégrité textuelle de sa Parole. Certainement, si le Tétragramme a été employé 237 fois dans les Écritures grecques chrétiennes, il devrait y avoir en nombre suffisant d’anciens manuscrits grecs nous le confirmant. Il n’y en a pas!

    «Quelles sont les implications de l’emploi du nom divin dans le NT pour les actuelles études christologiques ?» La question est bien posée parce que les implications sont immenses! Le sujet de nombreux versets en Révélation est clairement «Dieu… le Tout-Puissant.» Si le Tétragramme n’a pas été employé, alors Jean écrivait que « ?????? » [le Seigneur] est «Dieu… le Tout-Puissant.» »


Notes

[1] Ce matériel a été originalement présenté à l’University of Georgia (Atlanta) et il a paru subséquemment dans le Journal of Biblical Litterature, vol. 96, #1, mars 1977, pages 63 à 83, sous le titre «The Tetragram and the New Testament.» La permission de citer cet article a été accordée par la Society of Biblical Literature.

[2] «Tetragrammaton» et «Tetragram» sont des désignations appropriées pour la forme hébraïque du nom de Dieu ????. L’étude de Howard utilise le terme «Tetragram.»

[3] Howard utilise NT pour «Nouveau Testament» (les Écritures grecques chrétiennes) et OT pour «Ancien Testament» [Old Testament] (les Écritures hébraïques). De plus, MS est utilisé pour «manuscrit» et MSS pour «manuscrits» tout au long de l’étude.

[4] Le terme «substitut» désigne une notation écrite, abrégée et utilisée par le copiste grec pour un mot d’usage commun. Les substituts les plus communs utilisés dans cette étude sont k?”? pour ?????? (Lord), et q?”? pour ?e?? (Dieu).

[5] Le nombre de citations directes et indirectes des Écritures hébraïques est tiré du résumé se trouvant à la page 50 de ce livre.

[6] Les Écritures gentilles n’employaient pas le Tétragramme pour la même raison que les bibles françaises ne font pas paraître le nom de Dieu écrit ????. Plutôt, toutes les bibles en langue française (incluant la TMN) le transforme en un équivalent français significatif. (C’est-à-dire que pas plus «Yahweh» [ou «Yahvah»] que «Jéhovah» est le Tétragramme. Yahweh [Yahvah] est, au mieux, une translittération approximative du Tétragramme.) À un point culminant dans le temps, la langue et l’écriture étaient aussi étrangères pour le lecteur grec gentil moyen que ce le serait pour les lecteurs francophones moyens aujourd’hui. Nous escamotons souvent cette réalité lorsque nous présumons qu’il y aurait eu une reconnaissance naturelle du nom divin, le Tétragramme avait-il été inséré dans les «anciens» textes bibliques. À cause de l’héritage d’Alexandre le Grand, et du pouvoir subséquent de l’Empire romain, la langue grecque a ainsi été largement utilisée dans le monde Gentil. Ce n’est toutefois pas le cas avec l’hébreu. L’hébreu était une langue dialectique hautement paroissiale. Néanmoins, pour les traductions anglaises [et françaises] contemporaines, le choix d’une forme anglicisée [ou francisée] du nom divin est de loin préférable dans les Écritures hébraïques que le «SEIGNEUR» traditionnel écrit en lettres majuscules employé dans la plupart des versions anglaises [ou françaises].

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